Le Groupe Féminin de Vélo de Montagne
Le GFVM
valoriser la pratique du vélo de montagne au féminin !
Lancé au printemps 2025 par le Comité Régional Auvergne Rhône-Alpes, le Groupe Féminin de Vélo de Montagne (GFVM) nourrit une ambition : inciter davantage de femmes à pratiquer le VTT, notamment en formant davantage d'initiatrices.
"Lors des permanences du Club alpin de Lyon, j'entends dire chaque semaine que le VTT donne envie, mais que c'est une activité trop brutale. Les femmes ajoutent souvent qu'il s'agit d'un sport d'hommes et qu'elles sont trop peureuses pour pratiquer", évoque Florent Rochais, bénévole et instructeur stagiaire en vélo de montagne au Club alpin de Lyon. De son côté, Rachel Milloud, du Club alpin de Chambéry, fait le même constat. Tous deux impliqués au Comité régional et soucieux de changer les choses, ils décident de travailler à l'évolution de l'image de leur sport favori. Ils modifient la manière de communiquer autour des sorties proposées par le Club alpin de Lyon, expliquent comment se déroule une session et rassurent les plus inquiets. Ils voient alors plus de débutants franchir le pas, mais les femmes rester encore trop à l'écart d'une activité pourtant accessible.
Acte de naissance du GFVM
C'est alors qu'est née l'idée de créer un groupe féminin de vélo de montagne non seulement pour inciter des femmes à pratiquer le VTT, mais aussi – et surtout – pour les conduire jusqu'à l'encadrement. Objectif : permettre à d'autres femmes de s'identifier et d'oser rouler sur les sentiers. "Nous avons organisé une soirée de d'échange en février et communiqué sur notre projet avec nos petits moyens. Contre toute attente, nous avons reçu une quarantaine de candidatures pour seulement huit places !", précise Alexandra. Sélectionnées notamment sur des critères techniques afin de composer un groupe homogène et rapidement capable d'accéder aux fonctions d'encadrement, les membres de la première promotion du GFVM suit un cycle afin de progresser techniquement, d'acquérir des compétences pédagogiques et de s'habituer à prendre le lead.
Aucune notion de performance n'anime ce groupe voué à former les initiatrices de demain, mais toutes auront acquis un niveau suffisant pour accéder à la formation d'encadrants FFCAM – mixte, quant à elle. "C'est une véritable aventure humaine qui a commencé", affirme Alexandra. "Ce qui est intéressant, c'est que les huit femmes du GFVM ne recherchaient pas spécialement la non-mixité, mais voulaient surtout pratiquer le VTT. Or, après quelques expériences en non-mixité, elles témoignent de tout ce que leur apporte ce format 100 % féminin, notamment en termes de synergie de groupe." L'initiative est si porteuse que deux réalisatrices suivent le GFVM afin de produire un film qui a l'ambition de figurer au programme de certains festivals l'an prochain.
L'appétence des femmes pour le vélo de montagne
"J'aime faire des activités variées et je suis totalement débutante en VTT. Je suis bénévole au club et très investie dans les questions de mixité sociale et de genre", explique Alexandra Vaudatin. "Avec Rachel et Florent, nous avons constaté que les femmes n'avaient pas de modèles auxquels s'identifier en vélo de montagne, ce qui renforce leur sentiment de n'avoir rien à faire dans ce milieu." Les trois bénévoles décident donc d'organiser des soirées thématiques pour tâter le terrain et, voyant que les femmes se révèlent intéressées, ils lancent une expérimentation : proposer des sorties VTT exclusivement féminines. Le test est une réussite totale, exception faite de l'encadrement : les porteurs du projet souhaitaient que l'encadrement soit lui aussi féminin, mais ils se heurtent à l'absence d'initiatrices et de monitrices diplômées d'État. Qu'à cela ne tienne : ils allaient trouver une solution !
La non-mixité, un levier pour favoriser la mixité
Pour ce groupe comme pour tous les autres collectifs 100 % féminins à la FFCAM (GFHM, GAIA…), la non-mixité n'est en aucun cas une fin en soi. "On se rend compte que, pour favoriser la mixité, il faut parfois passer par la non-mixité", confirme Florent Rochais, conscient du paradoxe qu'il y a à fonder un groupe féminin lorsqu'on est soi-même un homme. Créer un espace de pratique décomplexée et rassurante, instaurer un climat de confiance et dénué de jugement, ou encore s'appuyer sur la solidarité naturelle qui se crée entre les participantes sont autant de vertus de la pratique 100 % féminine. Les groupes féminins permettent aussi de former des initiatrices qui endossent alors le rôle d'ambassadrices d'une pratique, mais aussi de « modèles » pour toutes celles qui n'osent pas toujours se lancer dans une activité considérée comme "trop brutale, trop technique, trop risquée". Alexandra Vaudatin est convaincue de la pertinence du GFVM et espère que l'initiative fera des émules. "Nous souhaitons donner un exemple d'un dispositif de non-mixité qui a des résultats positifs et, ainsi, encourager d'autres clubs et d'autres commissions à faire de même. Proposer des sorties 100 % féminines crée un appel d'air et met au jour la demande qui pouvait rester non formulée jusque-là. La non-mixité est vraiment un levier pour améliorer la mixité."
Article : Barbara Sartre
Suivez leurs aventures sur Instagram ! @gfvm_ffcam

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Présentation des participantes
Hello, moi c'est Rachel, passionnée de montagne, à ski, à pied, mais surtout avec ma bicyclette !
J'aime la liberté, le lâcher prise et l'adrénaline qu'offre la pratique du VTT dans nos belles montagnes, surtout quand je les partage avec mes ami·es.
J'ai démarré le VTT il y a quelques années, essentiellement entourée d'hommes, mais je ressentais comme un frein à l'intérieur de moi, notamment à intégrer des nouveaux clubs.
Puis j'ai rencontré Les Bikettes, basées à Annecy ; un groupe de VTT non mixte avec qui j'ai énormément progressé dans ma technique pure du VTT, mais aussi et surtout dans mon estime de moi-même et de ma légitimité à rouler.
Monter le GFVM a été un projet formidable à mettre en place avec Flo, et dans la foulée le film avec Alex, Clara et Delphine, et j'ai particulièrement à cœur de promouvoir la pratique de la montagne auprès du public féminin, encore trop peu présent dans cet univers.
Olà, moi c'est Jéromine.
Amoureuse de grands espaces, le vélo de montagne est devenu une évidence quelques années après mon installation à Chambéry, il y a 5 ans. Assise ou debout sur mes pédales, le sentiment de liberté que procure le vélo en montagne m'enivre à tous les coups.
Le pilotage transcende le plaisir de l'effort, la nature se fait proche et l'adrénaline des singles plus ou moins techniques pimente chaque sortie. J'adore découvrir de nouveaux horizons. J'adore me dépasser, progresser et encourager mes coéquipier.e.s. J'adore ressentir la saine fatigue après une (ou plusieurs) journée de ride. J'adore partir en mode BUL (bivouac ultra-léger) et dormir au cœur de nos belles montagnes, loin de tout. Et ce que j'adore par-dessus tout, c'est partager ces sensations fortes avec d'autres passionné·es…
Ayant majoritairement roulé avec des hommes, je suis ravie de pouvoir faire partie de cette aventure et curieuse de ressentir les avantages d'un groupe 100% féminin qui, je l'espère, pourra inspirer d'autres femmes et promouvoir la mixité au sein de cette incroyable pratique !
Hello, moi c'est Cyrielle, toujours partante pour rouler hors des sentiers battus !
À 3 ans, sur un coup de tête, j'ai dit adieu aux petites roulettes et je suis partie rouler autour du camping-car familial. Puis, en grandissant, j'ai souvent ressenti un décalage : trop casse-cou pour les uns, pas assez pour les autres. J'oscillais entre des attentes contradictoires, sans vraiment trouver ma place.
C'est dehors, en montagne, que j'ai trouvé ma place. Et le VTT fait partie de cet univers, entre sensations, dépassement de soi et plaisir du pilotage. Ce que je préfère ? Les terrains qui changent, le jeu avec le relief, les paysages qui défilent !
Fin 2023, avec deux copains, on a créé la section Vélo de Montagne de notre club FFCAM – et depuis, on a pas chômé ! C'est un projet auquel je crois et que j'ai à cœur de faire grandir.
Mais même engagée, les doutes persistent encore : pas toujours simple de se sentir légitime à prendre le lead. Mais bon… faut y aller, non ?
Alors, quand une amie m'a parlé du GFVM, j'ai tout de suite été emballée par le projet et j'ai envoyé ma candidature. La suite, vous la connaissez : j'ai été acceptée !
Maintenant, j'ai hâte de partir à la découverte des sentiers avec cette super équipe de femmes. Je sais que nous allons vivre des moments forts. Si ce projet peut m'apporter plus d'assurance et inspirer d'autres femmes, alors nous aurons déjà réussi une belle partie de nos objectifs !
Hello, moi, c'est Aloïsia, 31 ans. Mes grandes passions, ce sont le VTT et le splitboard, qui ont la même philosophie pour moi : aller découvrir de nouveaux paysages en montagne à la force des cuisses, prendre le temps de savourer les panoramas qui s'offrent à moi, descendre le sourire aux lèvres, et s'exclamer : « C'est ça, la vie ! ».
Je suis tombée dans le VTT il y a trois ans, et depuis, je suis complètement accro. Ce que je préfère, ce sont les sorties en mode exploration : des sentiers techniques et du fun ! Toujours à la recherche de belles aventures, je fais de plus en plus d'itinérance à VTT. J'adore cette sensation de liberté avec ma tente et mon paquetage sur le dos, légère, à la découverte de nouvelles montagnes. Pour moi, c'est le parfait équilibre entre effort et plaisir, en essayant d'avoir le plus faible impact sur cette belle nature que je traverse.
J'adore la pente et la vitesse, je n'ai pas froid aux yeux, mais mon niveau technique me limite encore un peu. J'aimerais gagner en aisance pour pouvoir élargir mon terrain de jeu, me sentir à l'aise partout, et kiffer encore plus !
Je suis heureuse de rejoindre le groupe GFVM pour partager cette passion entre filles, apprendre, rigoler et progresser sans pression. Et pourquoi pas transmettre à mon tour ce que j'ai appris.
Hâte de vivre de belles sessions de ride ensemble !
Le VTT c'est avant tout un moyen de transport fiable (si on oublie quelques désagréments), autonomes (si on atténue le fait qu'il ne s'actionne pas tout seul), avec un formidable effet cathartique.
Le vélo, c'est la liberté, le VTT c'est le bonheur. Aller toujours plus haut, toujours plus loin, laisser filer toutes les tensions au rythme des virages, se concentrer, oublier, apprécier le moment présent, profiter de la grandeur de la nature, de la beauté de ce qui nous entoure, la satisfaction de l'effort, le plaisir de la descente.
Anne-Flore, savoyarde d'origine, mais installée à Grenoble.
J'aime la nature sauvage, loin des foules, même s'il faut pour cela parcourir plusieurs dizaines de kilomètres à la force de ses jambes. L'aimer c'est aussi la respecter : ses limites sont mes limites.
J'aime tracer ma trace, lire une carte, explorer, rechercher une sente, une piste, les conditions ; comment aller d'un point A à un point B (en passant par C !), tâtonner, puis au final me lancer avec cette petite boule mêlée d'excitation et d'appréhension au ventre.
J'ai rencontré très peu de femmes faisant du VTT, que ce soit sur les chemins ou bien dans la vie, alors même que j'en ai rencontré ayant fait du VTT dans leur enfance, mais ayant arrêté une fois adulte. L'envie de reprendre est là, mais souvent une certaine appréhension de recommencer est là. Pourquoi ? Quel(s) raté(s), oubli(s) dans notre société y pré-dispose ?
Loin de me démotiver, cela a plutôt eu l'effet inverse. C'est marrant, mais lorsqu'on me fait me poser trop de doutes, loin de me décourager, ça me donne envie de tous les balayer.
Réellement heureuse de la constitution de ce groupe que j'attendais, j'espère qu'il sera à l'origine d'autres initiatives permettant une meilleure mixité naturelle. Rencontrer une femme sur les sentiers, ce n'est pas assez courant, mais alors un groupe de femmes roulant ensemble, je n'en ai jamais rencontré, même en ouvrant grand les yeux !
C'est en apprenant à tomber qu'on apprend à se relever.
Salut, moi, c'est Isa !
J'ai grandi au bord de la Méditerranée, à Barcelone. En 2007, j'ai posé mes valises à Lyon, à quelques virages des montagnes. Et puis un jour, j'ai levé les yeux vers les Alpes. J'ai chaussé mes skis, enfourché un vélo. Et j'ai appris à aimer la pente.
Ma première sortie en VTT de montagne ? Le tour des Tenailles de Montbrison. Rien que le nom aurait dû m'alerter. Une montée comme une traversée du désert, une descente technique, avec son lot de secousses et de dérapages, pas toujours contrôlés. C'était dur, long… mais grisant. J'étais vidée physiquement, mais l'âme bien remplie. Ce jour-là, j'ai compris que la peur et le plaisir pouvaient cohabiter – et même se sublimer !
Depuis, je roule à la recherche de cette sensation :l'essoufflement d'un col, la beauté des montagnes, l'effort partagé, les siestes volées (ma spécialité...), et cette joie très pure d'être là. Juste là.
Il y a eu des années intenses sur les sentiers, à deux ou en bande, souvent avec les ami·e·s de GreVTT. Puis sont venus les enfants. Les escapades se sont espacées. Mais d'autres aventures ont pris le relais : les arts martiaux, les équilibres sur les mains, les tours de BMX en mode maman-cascadeuse, dans le groupe des 5-9 ans.
Et pourtant, une chose me manquait : le silence des cimes, le vertige d'une descente,
la fatigue belle et brute d'une journée bien remplie. Les images d'altitude qui dansent encore sous les paupières fermées.
Aujourd'hui, mes enfants grandissent. Et moi aussi. J'ai envie de revenir, autrement.
Tracer ma voie, avec plus d'autonomie, plus d'alignement. Retrouver cette liberté.
J'ai eu la chance d'évoluer dans un collectif où les femmes n'avaient pas à justifier leur place. Mais je mesure combien cette place reste, trop souvent, à conquérir. Alors, j'ai envie de tendre la main. Inviter d'autres femmes à se lancer, à y croire, à oser. À celles qui hésitent. À celles qui doutent. Oui, vous avez votre place sur ces sentiers, dans cette pratique, dans cette joie. J'ai envie de contribuer à ce que cette pratique devienne plus accueillante, inclusive, accessible, visible et libre.
Et si on pédalait ensemble vers quelque chose de plus grand que soi ?
Caroline :
Présentation à venir